Naples est mille couleurs !

« Napule é mille culure, Napule é mille paure*… »  entonnait le stade Maradonna  à l‘occasion de la disparition de Pino Daniele* …Encore illuminé de la côte amalfitaine avec ses paysages de carte postale. Les villas lumineuses qui content l’amour entre genêts caressants et cactus isolés. Au son des cloches d’église des oiseaux virevoltent en frôlant le vert des pins marins .Mon père m’avait à jamais collé dans le citron cette beauté aperçue dans les années cinquante. Et le vent pousse toujours les bateaux de Capri à Ischia pour qu’ils dessinent des mots d’amour noyés dans la mer…Soudain la gigantesque ville et son million d’âmes qui pareilles aux chats dorment d’un œil sous le Vésuve .Cette agitation permanente, on comprend aisément d’où elle vient. Mais aussi la manière de vivre pleinement avec insouciance dans les palabres interminables des taxis.Je la croyais sale, grise et volcanique comme les pierres de son architecture et je n’y ai vu que du bleu ! La ville miraculeusement repeinte depuis le troisième titre de champion quand Diégo ressuscita trente-trois ans après. Les bambins taquinent la balle au coin de la piazza Dante, de vrais petits Argentins. Les repas sur le port entre pizzas et tarentelles et les rires de la Mamma résonnent un peu avant les feux d’artifice. Devant la baie en dégustant ma glace, la meilleure, je repense à cette phrase d’Erri *disant qu’ils ne sont pas du sud mais du centre de la méditerranée. Entre l’Europe et l’Afrique ,tout comme moi…

Pino Daniele* chanteur napolitain (1955-2015)

Erri de Luca* écrivain italien né à Naples en 1950