Naples est mille couleurs !

« Napule é mille culure, Napule é mille paure*… »  entonnait le stade Maradonna  à l‘occasion de la disparition de Pino Daniele* …Encore illuminé de la côte amalfitaine avec ses paysages de carte postale. Les villas lumineuses qui content l’amour entre genêts caressants et cactus isolés. Au son des cloches d’église des oiseaux virevoltent en frôlant le … Lire la suite Naples est mille couleurs !

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Sujétion.

Deux ans Vingt-quatre mois Sept cent trente jours Dix-sept mille cinq cent trente-deux heures Un million cinquante et un mille neuf cent vingt minutes Travail du chagrin à la recherche temps du perdu Compte à rebours des moments de vie Deuil comptable d’un corps consommé Peine non négociable sur l’autel de la valeur Bagne promis … Lire la suite Sujétion.

Sinuosités.

Une douce marée a submergé mon réveil…La vague émue console parfois la raison. Alphabet mousseux promis à la plage afin de siffler les nuages. La fenêtre du milieu coton affiche son sourire marin. Quand la terre boit la mer dans l’opéra du ciel, on aimerait lire la phrase des mots échoués. Crédit photographie Claude Tasnon.

La vie en rose.

Envol du sentiment qui dessine la trajectoire amoureuse. Ce fragile équilibre du bleu embrasse les nuages avec surprise. Plongée d’un couple vrombissant sitôt promis à la remontée. Sur un pied, la marelle oubliera la terre jusqu’au ciel… Deux bras ouverts envisagent dès lors la victoire. Crédit photographie Sylvie Jaubert.

Quatre heures moins le quart au stade olympique !

Olympia Stadion. Point final de ma visite à Berlin, quarante ans après. J’imagine Jesse Owens l’athlète noir américain remportant son sprint devant le Führer durant les jeux de 1936. (C’est aussi l’année de naissance de ma mère.) Pas d’acclamations, juste un silence d’après midi et quelques feuilles d’automne. Je viens chercher les mots de mon … Lire la suite Quatre heures moins le quart au stade olympique !

Fuego

Dés mon retour de la terre de feu j’ai vu ma ville brûler ! Dans ma Pampa mentale, j’ai pensé aux Selknam, ces Indiens de Patagonie colonisés puis exterminés par d’autres mangeurs de viande les estancieros. J’ai aussi revu le petit renard de Magellan qui m’a fixé avec insistance sur la route de Usuhaia à Tolhuin. … Lire la suite Fuego

Etêtement.

Avec ma tête sous le bras j’avançais doucement dans cette maudite forêt de microbes. Elle ressemblait à un casque rempli de pierres. Je ne parvenais plus à penser. Comment avait-elle roulé par terre ? En faisant preuve de détachement j’aurais pu la déposer comme un espoir abandonné au milieu des masques qui jonchaient les sentiers. Aristocrate … Lire la suite Etêtement.

What ‘d I  say 

A ceux du 17 octobre 1961 . Sous le pont de Bezons coule Ahcène …faut-il qu’il m’en souvienne !Son costume rétréci avec un corps dedans, méconnaissableTête du bled noyée au fil de l’eau d’un petit matin d’octobreC’est gonflé, remarque ce pêcheur encore dans la semouleFédération de France des djellabas endimanchée pour l’occasionLa veille on avait … Lire la suite What ‘d I  say 

Transport.

Sédentaire ou nomade ? Tu crois éclore ici mais tu es déjà ailleurs…Le feu en un éclair consume désormais ta raison. Particule finissante du rêve. Bientôt fuir la fumée du temps et respirer l’air en bouteille. Il ne te resterait qu’une option dévote et virtuelle : croire en ton lieu ! Pourvu qu’il résiste aux mauvais vents. Rien … Lire la suite Transport.

Fiel couchant.

Ils voulaient séparer le ciel de la terre ! Mettre les idées en boîte et les corps dans des urnes… Ils parlaient d’avenir propre et pur dans une langue pleine de sable. Leurs yeux rougis prétendaient localiser le soleil. Et les sourires crispés n’affichaient souvent que de fausses blondeurs… Bientôt ils se verraient protecteurs des plages … Lire la suite Fiel couchant.

Couvre-feu.

ll y a très longtemps sur le corps du sable dormait la mer…Des vaisseaux coulaient et déjà les hommes tournaient en rond. Alors le vent soufflait dans les têtes. Aujourd’hui les passeurs d’étoiles factices s’arrangent des courbes comme d’un virus touristique. La peur elle, migre sur les vagues et les dromadaires cherchent encore des vendeurs … Lire la suite Couvre-feu.

Ma Commune.

Ma Commune celle qui reste en moi. Celle qui n’était pas mentionnée dans mon livre à l’école élémentaire de la République. Celle de Saïd mon aïeul qui participa en Algérie à la grande révolte kabyle, sitôt suivie par la répression et le séquestre des terres. Celle d’Alfred l’arrière arrière grand-père de ma fille,  un des … Lire la suite Ma Commune.

Ansériformes.

Ballet d’ombres pour les rives de nos rôles…Tête absorbée par le courant. Colvert Ouvert Viral Identifié Délirant ! Prise de bec en  direct. Consolation salivaire du bagout nageur. Le plagiste volatile et mondial a perdu la boule, désormais sans bouée. Son globe oculaire dérive lentement vers le désir oublié. Les couleurs promettent encore un bleu mélange … Lire la suite Ansériformes.

Taedium vitae.

La vie ressemble à un laboratoire de plein air… Le plafond des rêves reste toujours aussi bas. Combien de nuages blousés vaccineront leurs mots ? Et la douleur inscrit sa peine avec d’interminables phrases sur les corps. Comme une seringue essoufflée la branche renifle l’épaule. Quel touché pique son émotion pour un baiser envolé ? Une caresse … Lire la suite Taedium vitae.

Après-coup.

Ligne défaillante du cri vibrant…A l’heure où le banc oublie les rondins, c’est encore le retour en jungle. Privation du sens commun. Préservation de la vie jusqu’à la réduction  du souffle…Le vent orphelin des dieux disperse l’idéal des énergies. Une drôle de peluche éprouve la tension qui nuit au sommeil. Impossible de dormir sur ses … Lire la suite Après-coup.

Désorientation.

Au pays des enfants masqués nous habitons un jour sans fin.… Brouillage des cerveaux fatigués qui n’anticipent plus. Comment descendre l’escalier des ombres sans la main du tag éclairant ?    La bouche des leçons d’antan devient aphone. Tourner en rond vers de nouvelles frontières mais lesquelles ?  Comment lever la barrière des corps ? La mutilation numérique … Lire la suite Désorientation.

Permission.

Moisissure sur champ Rue de l’implosion Zapper la planète virale En sa marche funèbre Ô Goût du baiser ! Futile de salive sèche Qui rougit la langue Et mâchouille ses mots Dédicace pour médecine Inquiète partie en carafe Boire la pluie masquée Servie dans les coupes Au banquet médiatique Du charabia spongieux Quel pébroc naturel Inciterait la … Lire la suite Permission.

Rideau.

Nos mots sont partis dans les masques. Pas nos oreilles ! Fenêtres fermées et soleil brûlant comme l’annonce du risque sanitaire. Epuisement des ressources de la  planétaire compréhension …Les bureaux finiront au débarras juste avant nous. Les virtuels sauveurs tuent les chaises pour notre bien. En notre nom avec une langue lisse, vertueuse et mortifère ! … Lire la suite Rideau.

Et si la vie…

Et si la vie n’était qu’un chant, une musique à boire, un rêve à respirer ? A la recherche de l’accord parfait, ce trésor d’enfance… Retrouver ensemble la joie de colorier les cœurs par la vibration du corps. Nos mains mèneraient la guitare vers des voix qui berceraient les âmes…     Crédit photographie D.B

L’atelier de Traute (1).

A Ménilmontant devant l’atelier dans l’écrasante chaleur d’un jour. La fraîcheur de toute création préserve de l’étouffement… Informé de notre venue le panier vestiaire patiente. L’atelier comme orchestre de l’existence, mais c’est aussi mon lieu de travail pour des visites ou des cours.Chacun a tout en soi… Une porte ouverte sur le monde. Soufflent les … Lire la suite L’atelier de Traute (1).

L’odeur des figuiers après la pluie.

Soleil de mes souvenirs perdus… Je revois mon cousin qui m’attend sur le chemin caillouteux de Tala Alem (le village d’alors). Celui qui est escorté par les rangées de figuiers de barbarie vient en sandales à ma rencontre. Sur les routes sinueuses du Djurdjura, il met une cassette d’Idir qui tourne en boucle dans l’autoradio. … Lire la suite L’odeur des figuiers après la pluie.

Répétition.

Le chœur de nos humanités soufflait à l’envi la partition des comédies. Nos récréations caressaient les rêves autorisés… Bien des regards lorgnaient sur les tables amies pleines de chaises à venir. Jusqu’à ce que l’irruption d’un masque renverse la bouteille des pleurs retenus. Fallait-il à nouveau s’en remettre aux signes des singes ? Une assiette … Lire la suite Répétition.

Réanimation.

Masque social Gel partiel Travail hydroalcoolique Urgence Cluster Test mortuaire Manque sanitaire Housse blouse Hommage conditionnel Comorbidité présentielle Chiffres déconfinés Télé distanciation Port Covid Ligne soignante Activité barrière Gant respirateur Geste Pic   Crédit photographie Patricia Lejaune. (Merci à elle pour sa suggestion !)

Parenthèse (7)

La photo prise à la montagne par Martine une semaine avant le début du confinement nous renvoie à notre perception antérieure. Au cœur de la parenthèse avons-nous remarqué le chemin parcouru ? Depuis deux mois l’économie des pas comprime nos rêves… L’espoir rangé dans les boîtes à chaussures n’aspire qu’à sortir au grand jour et … Lire la suite Parenthèse (7)

Parenthèse (6)

La parenthèse va se refermer sous peu et le récit poursuit son cours comme un fleuve qui aurait quitté son lit sans la certitude de le retrouver… La permission de sortie est accordée mais s’apparente tout même à une conditionnelle. Pour certaines comme Catherine c’est la rentrée , il faudra sans cesse veiller au fragile … Lire la suite Parenthèse (6)

Parenthèse (5).

Il était nécessaire d’attendre que Philippe aille mieux pour qu’il nous livre ses impressions. Heureusement le voilà sorti de cet enfermement . Notre pensée glisse vers tous ceux qui sont partis et en particulier ceux qui nous sont chers. Comme la sardine. Comme la sardine confinée dans sa boîte, je le suis contre  ma volonté. … Lire la suite Parenthèse (5).

Parenthèse (4)

Les mots aériens de Pascale nous éclairent sur un point, l’homme fait partie de ce grand ensemble qu’il appelle la nature. L’aurait-il oublié ? L’homme, parasite au milieu des forêts et des collines, N’est plus invité sous les peupliers et sur le sable chaud, Alors les arbres au dehors s’embrassent et se tiennent la main … Lire la suite Parenthèse (4)

Parenthèse (3)

La parole de Safia pour nous rappeler que le virus ne connaît pas de frontières et que les seules barrières concevables, ce sont nos gestes. Pandémie. Embarquer, voler, débarquer, déballer, s’isoler, désinfecter. S’informer, analyser, contribuer, vulgariser, convaincre, rassurer. Prévoir, inventorier, lister, prioriser, supprimer, ajouter. Sortir, distancier, rencontrer, interpeller, expliquer, illustrer. Acheter, rentrer, se déchausser, se … Lire la suite Parenthèse (3)

Parenthèse (2)

Patricia fixe l’instant du confinement entre ombre et lumière. Elle souligne la perspective d’une sortie programmée de l’espace contraint. Sensation mêlée de désir et de crainte d’aller ailleurs. Se quitter soi pour mieux retrouver l’autre…   Crédit photographie Patricia Lejaune.    

Parenthèse (1)

En cette fin de confinement obligatoire, j’ai demandé à plusieurs personnes d’exprimer leur ressenti sur ces moments marquants qui resteront extraordinaires aux yeux de tous. Nous les espérons uniques ! Je vous livre la première contribution , celle de Déborah que nous remercions. Elle décrit bien le vécu de ces derniers mois et ressemble un … Lire la suite Parenthèse (1)

Journal du monde d’avant (13)

Rues désertes pour un premier défilé d’images revendicatives. Pancartes virtuelles et sonos muettes… La colère manifeste de chacun et l’injustice rivées à la chaîne du soi. L’expérience d’une détention à ciel ouvert a réduit pour un temps la dispersion des gaz et même les grenades sont au chômage partiel. Pour certains c’est l’avènement du télétravailleur … Lire la suite Journal du monde d’avant (13)

Journal du monde d’avant (12)

A quoi ressemblerait la reprise ? A quelque chose de chaotique, comme la fin d’une grève qui n’aurait jamais été votée. Ou la libération conditionnelle d’un détenu pour un crime jamais commis ni jugé. Petite heure de récréation courue sous un ciel couvert. Zigzag entre les crachats des permissionnaires qui glissent comme des balles sifflantes. … Lire la suite Journal du monde d’avant (12)

Journal du monde d’avant (8)

Intrusion de l’accord dissonant… Assez de cette marche funèbre, ce n’est pas une retraite, c’est la Berezina ! Privation d’air et de mouvements assurés. A la station service de l’urgence on pleure des soignants remués. Du blanc, du bleu et du noir pour finir…Le chœur de Belphégor défilera-il pour la fête nationale ? Au soleil ou à … Lire la suite Journal du monde d’avant (8)

Journal du monde d’avant (7)

Deux corbeaux connectés se disputent le cri d’une sirène qui retentit …En Asie, le traçage médical des ombres fiévreuses n’indique au fond rien de bon. En voyant les cortèges funèbres de Bergamasques, je n’ai pu m’empêcher de songer au Carrousel de l’Âge de Cristal* : dans cette série futuriste, pur produit des années soixante-dix, on … Lire la suite Journal du monde d’avant (7)

Journal du monde d’avant (5)

Ce silence trompeur ne ressemble à rien et devient suspect… J’ai entrepris de l’enregistrer, tenté de le prendre en photo mais sans succès. Pourtant il y a peu je n’aspirais qu’à lui, comme ceux qui le sacralisent lors de retraites spirituelles. Le brouhaha infernal me dérangeait et mes tympans pollués criaient grâce. Aujourd’hui certains vernissent … Lire la suite Journal du monde d’avant (5)

Journal du monde d’avant (4)

« Pour bénéfique que soit la mondialisation, elle apporte aussi son lot de catastrophes. La libre circulation des êtres humains favorise en effet la propagation rapide des virus… Ainsi il a suffit d’une semaine pour que la mystérieuse épidémie de pneumonie atypique s’étende au monde entier. La menace de la maladie plane désormais sur l’Asie, l’Europe … Lire la suite Journal du monde d’avant (4)